L’Université à la croisée des chemins

vendredi 1er mai 2009 par Gilles J. Guglielmi

Le mouvement social des enseignants chercheurs se doit de choisir ses modalités futures de lutte contre une règlementation négatrice de l’activité même de recherche et d’enseignement supérieur qu’elle prétend encadrer.

Blocage d’universités, appel à ne pas assurer les examens, recours juridictionnels contre les décrets, débordements policiers début avril, la situation est confuse.

Depuis trois mois les universités de France sont, à tour de rôle, en grève, en rétention de notes, fermées, en grève active.

Le moins qu’on puisse dire est que l’ambiance n’est pas saine et que le cabinet de la ministre porte une lourde responsabilité dans la gestion calamiteuse de la négociation.

Depuis plus d’un mois, la ronde des obstinés tourne sur la place de l’Hôtel de Ville de Paris.

Les décrets ont fait l’objet d’une consultation, d’une publication et d’une circulaire en pleines vacances de printemps. Voir ici et .

En toute bonne logique, il est parfaitement cohérent qu’un mouvement social aboutisse à ce que certaines activités ne soient pas assurées, y compris des examens, et même de façon inégale sur le territoire national, à partir du moment où le gouvernement a entendu donner une autonomie aux universités et considère les enseignants-chercheurs comme du personnel de l’université, justiciable des CTP, des horaires et des oeuvres sociales de la fonction publique. Voir .

La coordination nationale des universités appelle à ne pas organiser les examens. Le collectif de défense de l’université, quant à lui, se désolidarise et appelle à une réunion le mercredi 6 mai à 17 h, salle des Fêtes, Site Panthéon afin de définir de nouvelles modalités d’action.

Enfin, le 1er mai interprofessionnel et unitaire fera une large place aux établissements d’enseignement supérieur. Voir détail et programme ici.

Il faut espérer que cette manifestation symbolique soit prise en compte par le gouvernement et fasse enfin l’objet d’une décision politique symbolique : arrêter la logique actuelle de bureaucratisation et de négation de l’activité même de recherche et d’enseignement supérieur et convoquer des Etats Généraux de l’Université qui posent les principes d’une véritable autonomie... de la pensée et du savoir. Dans un pays comme la France, cela ne paraît ni ambitieux, ni utopique.

De la place faite par une Société à la pensée et au savoir dépendent en effet ses capacités d’évoluer et de maintenir sa cohésion dans un monde en mouvement.


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